Les nouveaux : Hugh et les autres...
mercredi, 11 mars 2015
Hugh de l'Echo de la Forêt, propriétaire Laurence Madiot
Chaque saison apporte son lot d'espoirs et le printemps de 2015, avec ses conditions difficiles en Espagne, a mis tout de suite tout le monde au parfum !
Les jeunes en devenir tant pour la grande quête, que pour la quête de chasse en sont revenus plus forts mais ils n'étaient pas pour autant au bout de leurs peines. Après avoir vu "rouge" pendant plus d'un mois en évoluant parfois dans des marécages, ils sont passés aux "gris" dès leur retour en France !
Changement de couleur, mais le jeu s'est révélé tout aussi compliqué. La végétation qui était en avance en décembre n'a plus bougé en raison des pluies importantes et les terrains gorgés d'eau n'ont pas permis aux agriculteurs de semer les engrais. Du coup, les oiseaux sont le qui vive et filent à pattes ou prennent leur essor dès que le camion s'arrête !
Mais il y a aussi de belles journées et dès qu'un rayon de soleil réchauffe l'atmosphère, les couples deviennent beaucoup plus conciliants. Au fil des sorties, chacun a progressé et l'expérience acquise sera bien utile pour les débuts lors du derby des jeunes, à Haines.
Mais tout ceci exige beaucoup de conditions, des terrains, bien sûr, mais aussi des oiseaux et donc surtout des hommes qui soignent et cultivent la "grise" comme la prunelle de leurs yeux ! Un grand merci aux présidents des sociétés de chasse et surtout à leurs gardes. Que ce soit à Thivars, dans le Nord-Pas-de-Calais ou dans la Somme, ils m'ont accompagné et "supporté" pour me montrer le fruit de leur labeur.
Un grand merci également à Louise, Philippe, Christian et à ma photographe préférée qui sont toujours là pour m'accueillir et me chouchouter.
Au plaisir de vous revoir tous sur les terrains très prochainement
Manu
PS : Les photos qui suivent sont dédiées à ces jeunes espoirs
Tirez pas la chasse !
mardi, 03 mars 2015
Photo : Un dimanche à la chasse ou la rencontre de deux mondes...
Des amis citadins, venus fêter l'anniversaire de Marine, la fille de Manu, décident de s’offrir une petite sortie dans la campagne, histoire de dissiper les brumes de la veille et de voir à l’œuvre ces gros c… de chasseurs (en l’occurrence Jean-Marc, Pascal et Florian), puisque c’est dimanche et que ça doit canarder de tous côtés ! Mais, on va voir ce qu’on va voir, car la nature appartient à tout le monde !
Trois heures plus tard, nous avons retrouvé nos jeunes citadins, mais laissons la parole à Arthur…
Si je devais vous planter le décor, je dirais que par un dimanche matin frisquet de janvier, un groupe de jeunes, fraîchement décuvés de la veille (encore vert, voire vermoulus pour certains), s'est aventuré avec trois chasseurs sachant chasser dans les côteaux percherons, en quête de gibier. Le groupe de jeunes est curieux, et le groupe de chasseurs est « cul et chemise ».
Voilà le décor planté.
Bon, c'est vrai que les gilets fluo et les chiens, qui courent partout, ont vite fait de nous tenir bien éveillés. En plus, il faut marcher ! Moi qui m'attendais à voir des mecs buter des sangliers et des faisans, en hurlant « Il fonce droit sur nous ! », j'étais un peu déçu. En attendant que la journée s’anime, je me suis donc concentré sur les détails…
Il y avait trois types de chasseurs.
Le bon chasseur, celui qui a des bouchons d'oreilles, pour pas se niquer les tympans et qui a l'air vachement investi ; il fait des gestes de la main, dans le style agent secret et il reste sérieux même le dimanche. Il y a ensuite le jeune qui a dormi cinq heures et puis le troisième, le mec pénard, qui a une cigarette électronique, et, je le cite, « mal à la patte ».
Et pour cause, si cet homme avait mal à sa patte, c'est qu'il était en adéquation parfaite avec son chien.
La scène s'est déroulée comme suit : les chasseurs marchent dans la campagne et interagissent avec leurs chiens qui courent ; la horde de fêtards à moitié bourrés de la veille (nous), essaie de suivre en se traînant :
Fifi, par là...
- Tu vois, y en a qui font des chasses commerciales, et là c'est n'importe quoi, parce que bon… »
- Ah bon..., parce que moi, je pensais qu'on allait tirer sur tout ce qui bouge, un truc sanglant style « Les Douzes Salopards » ou « Die Hard », un truc cool quoi pour de la chasse ?
⁃ T'es nul toi. Tu vois le mec de la une, là ?
⁃ Nan !
⁃ Merde.
⁃ Il présente quoi ?
⁃ D... !
⁃ Ouais ?
⁃ Ben, il fait des chasses commerciales, il paye au poids de gibier final (ou un truc comme ça).
Fifi : Ah, il a trouvé quelque chose...
⁃ Poul ! (en tout cas, c'est sûr, phonétiquement c'était ça !)
Une bestiole vole.
⁃ (À un autre chasseur) C'était quoi ?
⁃ Un coq !
⁃ Ah… bah, y en a alors ! Quel type ? (oui, visiblement, y a des types de coq...)
⁃ Du commun !
⁃ Ah, bon …
Bon, une chose est sûre, le chasseur sachant chasser est un peu jargonneux. Mais le chasseur sachant chasser est surtout vachement connaisseur de la faune locale (moins des vedettes du petit écran). Il a posé des petits grillages pour la protection des jeunes plantations, il a aménagé à droite et à gauche pour l’habitat du petit gibier naturel, et il ne tire que sur ce qu'il a droit de tuer, à savoir deux espèces un quart. Parce que le chasseur sachant chasser semble respectueux, du gibier, de ses chiens, des gens (sauf de l'animateur télé), de la nature, bref, il est respectueux !
En fait, la chasse, c'est comme la pêche, mais en moins statique : on est presque sûr de revenir bredouille ! Le gibier se cache, vole, court, et se casse loin, loin...
En fait, ceux qui ont à l'esprit des bonhommes qui dégomment tout, sont en mauvaise voie (du moins c'est pas ce que j'ai vu !). La chasse s'apparente plus à une promenade en forêt qu'à une partie de braconnage dans la jungle.
Fifi, Woufwouf et Jean-Mi courent partout sans donner l'impression qu'ils cherchent quelque chose, trouvent, dénoncent, attendent l'humain qui a un permis de port d'arme et recourent partout sans donner l'impression qu'ils cherchent quelque chose.
Voilà la boucle interminable du chasseur sachant chasser et des chaussettes sèches.
Et les jeunes citadins, toujours vermoulus, découvrent qu'il y a des types de chiens qui ne font pas le même boulot (des chiens d'arrêt, des broussailleurs, des leveurs de gibier, des rapporteurs,…), qu'il y a des types de coq (commun, vénéré, obscur,…), qu'un type avec un fusil ça tire pas souvent, qu'il existe des races de pantalons pour mettre par dessus un pantalon pour éviter les ronces, et pleins de trucs, tout aussi cools ! Bref, les jeunes citadins voient leurs préjugés bousculés en sortant de l’obscurantisme de la ville pour découvrir la campagne et le fabuleux monde de la chasse !
Du coup, bon, moi je comprends que les jeunes s'intéressent pas trop à cette race de chasse à chiens. Imaginez, ne serait-ce qu'une seconde, le fossé entre GTA 5 et la vraie vie. Les jeunes veulent de l'action et du sang ! Pis bon, c'est quand même moins chiant de prendre sa bagnole et d'aller dans un Mac Do de centre commercial climatisé, plutôt que de se geler le cul, un lendemain de fête, pour revenir sans bouffe après deux heures de marche !
La chasse est victime du syndrome de l'écologie : pourquoi faire des efforts, alors qu'on peut continuer à faire n'importe quoi sans effort ? Pour le respect des choses, de la vie, de la nature, du passé, de l'avenir, etc.
Mais après tout, on n'a de cesse de se foutre de tout (encore plus du passé que de la nature), et les garants de certaines traditions passent pour des beaufs ! Surtout lorsqu'il s'agit de tuer des animaux. En effet, il n'y a qu'à regarder une campagne du groupe politique « Chasse, pêche nature et traditions » et l'atelier d'un souffleur de verre au fin fond du Cantal. Chasseur = gros beauf / Souffleur de verre = formidable, quel courage de perpétuer les traditions !
Certaines traditions résistent mieux aux progressistes que d'autres. Pour résumer, actuellement, le climat est à la chasse à la chasse. Chassez la chasse, elle revient au galop… Et, tirez sur la chasse, me semble hasardeux (au moins autant que ce jeu de mots), parce que si ça se trouve, c'est une espèce protégée !
Amis chasseurs, courage ! Comme tous les trucs que les progressistes bobos parisiens trouvent barbares, votre art est voué à péricliter. Aussi, continuez à emmener des jeunes citadins à moitié bourrés à vos parties de chasse dominicales. C'est peut-être un petit pas de bourré pour la jeunesse, mais assurément un grand pas pour entrer dans la danse du chasseur...